vendredi 3 avril 2009

UN PETIT FLASH SUR MAGONE

UN PETIT FLASH SUR MAGONE




1 ETAT DE LIEU.


I Dans l’espace


Le centre de formation artisanal Magone s’identifie à Lubumbashi, Katanga, RD Congo, dans une démarche religieuse, caritative des salésiens de Don Bosco, qui se sont assignés la tâche de répondre aux besoins divers des jeunes pauvres et abandonnés. Ces besoins au niveau local sont multiples. En voici quelques uns :
- Le manque de structure sociale d’enseignement manifeste par une formation précaire et limitée, la pauvreté des parents, le chômage, le taux d’analphabétisme très avancé, la criminalité, la recrudescence des enfants de la rue et les enfants dans la rue etc. pour ce faire, les salésiens de Don Bosco ont organisé ici à Lubumbashi des activités au profit d’une des catégories les plus marginalisées qui sont les enfants abandonnés, les jeunes de la rue, communément appelés par défaut, les moineaux ou, "Shege". Nous salésiens de Don Bosco, les considérons comme des enfants en situation particulièrement difficile. Nous avons consacré une activité spéciale au profit, des enfants, des jeunes abandonnés et l’avons dédiée à la maman de Don Bosco, signe de tendresse maternelle. Cet Œuvre est appelée "Œuvre de maman Marguerite, en sigle OMM".

II . Dans le temps

Notre action éducative tire ses sources de celle d’un prêtre Italien du XIX ° S. (1815-1888) du nom de Jean Bosco. Ce prêtre, a donné une réponse particulière aux besoins des jeunes pauvres et abandonnés de son temps. Dans une société en pleine industrialisation ou l’on constate le besoin accru d’une main d’œuvre a bon marché, l’exode rurale, l’exploitation du démuni, la paupérisation d’une couche importante de la population, le vagabondage des mineurs à la recherche des moyens, la criminalité élevée, l’analphabétisme etc.
* Les autorités de son époque ont répondu aux diverses formes de délinquance par la répression. On dénombre des milliers des mineurs en prison, rejetés sans secours.
- Cette réaction des autorités de l’époque, Don Bosco ne tardera pas à la qualifier de système répressif. D’où il faut lui opposé un autre : système préventif.

III.Le système préventif dans nos centres

Le système préventif dans nos centres est le pilier de la réinsertion socio-économique, de la formation intégrale de nos jeunes.
Notre démarche pour la réinsertion socio-économique de nos jeunes y est basé. Il s’agit d’un processus de longue haleine, une méthode éducative globale, intégrale qui vise à former l’homme dans toutes ses dimensions. C’est la formation intégrale de la personne humaine. La base de cette formation c’est raison, religion et l’affection (Amour)
III.1. Identification du groupe cible : Nous venons ici d’ouvrir une parenthèse en rappelant que notre groupe cible est des jeunes abandonnés, rejetés par leurs propres parents et par la société.
- L’origine de tout leur mal se situe à ce niveau, « être rejeté ». Il n’est pas de plus grande douleur que celle d’être rejeté par la personne la plus chère de la vie : le parent.
- Notre groupe cible est donc une catégorie des gens qui portent des plaies profondes dues au rejet, du manque d’affection au niveau familiale et sociale.
- Rappelons aussi que notre groupe cible se situe dans un environnement social d’une grande pauvreté.
- Sa réaction est donc la lutte pour survivre, caractérisée par des réactions disproportionnées, à savoir l’agressivité. Cette agressivité chez les jeunes dits « vagabond » n’est qu’une forme de revendication d’une multitude de carence dans leur vie. Ils montrent à la société le vide de leur vie qu’il cherche à combler.
C’est pourquoi la démarche salésienne de la réinsertion tient compte de tous ces aspects précités que nous essayerons d’expliquer brièvement dans ce contexte :

III. 2. Les supports du système préventif dans nos centres

1) LA RAISON : Il s’agit de faire comprendre au jeune qu’il est toute une mosaïque des richesses naturelles étouffées. Qu’il prenne conscience de sa capacité de s’auto construire ou reconstruire en usant de toutes ses potentialités naturelles qui sont en veilleuse en lui. Il faut que le jeune prenne conscience qu’il est encore valable à beaucoup de choses. L’éducateur est aussi conscient d’énormes richesses en veilleuse chez le jeune. « Dans chaque jeune il y a un ressort sur lequel il faut s’appuyer » dit un adage salésien.
Ils ont des richesses à transformer le monde par la créativité et le métier, grâce à l’amour du travail. Nos jeunes vont dans la rue au bas âge (entre 7 et 13 ou14 ans) d’où ils sont tous analphabètes.
Voici les cursus de formation .
a. Formation professionnelle :
Les jeunes inscrits à Magone suivent une formation artisanale durant trois ans, dans les sections ci-après :
- Agriculture, cordonnerie, maçonnerie, arts et cuivre, mécanique automobile et la soudure.
- A la fin de la formation, un kit d’outillage peut être remis pour l’auto prise en charge et la facilité du démarrage d’une activité économique.
- A défaut du kit de démarrage des efforts sont fournis pour trouver de l’emploi, dans la mesure du possible, après identification des besoins par un organe de suivi des anciens, qui œuvre au sein de notre centre.
b. Suivi des jeunes :
Le suivi de la réussite de la réinsertion socio-économique par un organe au sein du CAM appelé OSAC : organe de suivi des anciens du CAM chaque 2ème dimanche du mois… Le bureau social et un salésien s’emploient à accompagner les jeunes après leur formation de trois ans à Magone, pour des formations supplémentaires, le partage d’expériences et l’aide à retrouver facilement l’emploi pour l’auto prise en charge.

2) LA RELIGION : Dans la rue les jeunes perdent toute référence morale. Il vivent comme dans la jungle, c’est la loi du plus fort :- on insulte, on vole, on viole, on fume, on se drogue.
Tout le comportement n’est pas compatible à une bonne socialisation. Notre demande éducative consiste à inculquer est au jeune des valeurs morales perdues, l’amour de Dieu et l’amour du prochain.

3) L’AFFECTION : C’est une démarche éducative visant à restaurer chez les jeunes l’amour propre et l’amour des autres, même ceux qui l’ont rejeté. Avec le bureau social nous mettons les jeunes en contact avec la famille. Conscientisation de la famille pour l’acceptation de leur enfant et vice- versa.

IIII. Synthèse de l’état de lieu + recommandation

Il y a beaucoup à dire concernant la réinsertion socio-économique des jeunes. Il s’agit d’un long processus dont les activités convergentes visent à reformer l’homme tout entier en réveillant chez, le jeune et ce, avec lui toutes les richesses étouffées afin de les mettre au service de la société. Cette réinsertion est donc une longue démarche de conscientisation du jeune lui-même et de son environnement. Le jeune est le protagoniste de propre formation, il faut tout simplement l’aimer et qu’il se sente aimé. Ne peut aimer que celui qui a déjà fait l’expérience d’amour. Le secret est donc de l’aimer pour qu’il aime à son tour.
Le système préventif doit concerner toutes les dimensions de vie humaine, à partir de la famille et au niveau de l’État. Nous avons chacun une part de responsabilité sur l’éducation de nos jeunes. Nous les salésiens de Don bosco, nous faisons quelque chose à la limite de nos moyens, mais les besoins sont immenses. Les parents doivent prendre leur responsabilité sur les enfants afin d’arrêter la descente dans la rue.
L’État doit encadrer les parents pour éviter des cas d’irresponsabilité.
Que les O.N.G., les personnes de bonne volonté et le l’État, financent et soutiennent les institutions vouées à l’éducation et à l’encadrement de cette catégorie des humains les plus défavorisés.

Pour la suite... Des ajouts, compléments ou corrections pourrons intervenir plus tard, avec éventuellement quelques photos...